Hommage à Jean-François Lambert

(1944 -2025)

Jean-François,

L’Association des Scientifiques Chrétiens a perdu avec toi un membre éminent et ton départ laissera un vide. Tu faisais partie de l’équipe qui a créé notre Association et tu as toujours participé à ses travaux ainsi qu’à nos réunions du bureau. Je me souviendrais toujours des interventions que tu y faisais, de façon informelle ou non ; tu y faisais preuve du recul nécessaire qu’apporte un neurophysiologiste par rapport à nos discussions souvent un peu terre à terre.

Avec une grande finesse intellectuelle, tu n’hésitais pas à prendre de temps en temps des positions qui pouvaient surprendre mais qui étaient fondées sur des connaissances sures. Tu avais le souvenir des échanges que tu avais eu avec les grands scientifiques que tu avais côtoyés – comme Dominique Laplane ou Jacques Arsac – et j’ai appris que tu avais influencé un très grand nombre d’étudiants de tous niveaux (depuis les premières années de licence, jusqu’au doctorat).

Tu avais un grand souci de montrer qu’il ne pouvait pas y avoir de contradiction entre la foi chrétienne et les authentiques connaissances scientifiques, et qu’un petit détour par la philosophie permet de souvent de dénouer des oppositions entre ces deux facettes d’une même montagne.

Par ailleurs, certaines de tes interventions feront date, comme cette conférence du 7 février 2019 à l’Académie d’éducation et d’études sociales (AES) sur le thème « l’esprit est-il mécanisable ? ». Ce fut le point de départ de notre collaboration pour l’écriture de notre livre « La guerre des intelligences n’aura pas lieu ». Cela nous a rapproché beaucoup : nous évoquions les années Arsac, comme tu aimais appeler cette période des années 2000 et beaucoup de souvenirs. De nos rencontres dans le café près des Halles où nous discutions du contenu de ce livre, je me rappelle ton insistance sur la question de l’affection et des affects. Tu me rappelais que lorsqu’une personne montre son affection à un ami en le touchant par exemple, elle est aussi affectée par cet acte. Qu’une personne qui touche sa mère ou son père gravement malade est affecté par ce toucher (alors que le meilleur robot du monde faisant de la « calinothérapie » ne ressentira rien, ne sera en rien affecté).

J’ai compris après ces échanges combien, malgré ta réserve naturelle, cette question de l’affect était importante pour toi.

Tous tes amis de l’Association te redisent leur affection !

Rémi Sentis, vice-président

Voir ICI l’évocation de la vie de Jean-François Lambert faite par son fils lors de ses obsèques

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