Le 30 novembre 2022, le milliardaire Elon Musk faisait une annonce tonitruante concernant ses futures puces électroniques NEURALINK qui pourront à court terme – il parle de 6 mois ou un an – être implantées dans les cerveaux humains de manière à augmenter notre capacité intellectuelle et de piloter par notre pensée des robots
Avec lui, les technoprogressistes assurent que grâce à la convergence entre électronique, informatique et neurobiologie, ces puces permettront à terme d’augmenter notre mémoire, de « télécharger sur ordinateur » toutes nos connaissances, nos émotions et d’être toujours compétitifs face à la nouvelle intelligence artificielle. Bref, ces technologies vont nous conduire vers un avenir radieux : celui du transhumanisme. Pour cette mouvance dont l’urologue et homme d’affaires Laurent Alexandre est une figure de proue en France, il faut s’extasier devant les objectifs de ce « mouvement qui bâtit l’homme 2.0 ou homme-dieu » (déclaration datant du 8/12/2022 dans l’hebdomadaire Valeurs Ac. ; la mention d’homme-dieu renvoie explicitement au best-seller Homo deus de Y. Harari, dont on connait le manque de connaissances scientifiques).
Certes, Il faut s’intéresser à certaines de ces techniques, par exemple celles permettant d’implanter capteurs, nanoélectrodes et puces connectées agissant au niveau cellulaire ; cela sera indubitablement bénéfique à certains mal-voyants, sourds et personnes souffrant de maladies neuro-dégénératives°. Cependant, il ne faut pas faire des extrapolations hardies concernant lesdites technologies. Et surtout, il convient d’analyser chacune des innovations techniques à l’aune de nos critères moraux, sans faire de celles-ci des absolus.
Pour les technoprogressistes, faire entrer des critères moraux dans les choix techniques constituerait un danger : on mettrait « un frein au progrès au risque de déclasser notre pays ». Par ailleurs, ils prétendent que les logiciels d’I. A. vont se développer tous seuls, indépendamment de toute intervention humaine ou de toute décision des programmeurs.
Ces arguments sont une façon de faire taire ceux qui affirment que l’homme peut rester maître de l’usage des techniques qu’il a mises au point ; ceux pour qui l’homme peut toujours interdire certaines techniques qui vont à l’encont re du respect de l’humain dans son corps : GPA, utérus artificiel, manipulation du génome humain, etc..
En fait pour le technoprogressisme, le corps n’est qu’un objet comme un autre que l’on peut connecter à des instruments techniques, une chose dont l’homme peut disposer à sa guise. Cette conception du corps va totalement à l’encontre de la conception chrétienne pour laquelle corps, âme et esprit sont intimement liés en l’homme.
° Notre Association avait d’ailleurs organisé il y a quelques années un colloque au Collège des Bernardins sur ce sujet en invitant des membres de l’équipe française du Pr José Alain Sahel