Personne humaine et génome. Intervention sur le génome, l’éthique a-t-elle son mot à dire ?

Compte-rendu du colloque du 4 mars 2017 au Collège des Bernardins (en partenariat avec son Dép. d’éthique bio-médicale)

Les actes du colloque sont en cours de parution dans la revue Connaître

Les intervenants étaient : Alain Privat, membre de l’Académie de médecine

Michel Morange, professeur de biologie, ENS, Paris

Axel Kahn, ancien président de l’Université Paris-Descartes

Alexandra Henrion-Caude, Directrice de recherche Inserm, Necker-Enfants Malades

Dominique Folscheid, professeur de philosophie, Université Paris-Est, co-directeur du dépt d’éthique biomédicale.

P. Brice de Malherbe, professeur de théologie, Faculté Notre-Dame, co-directeur du dépt d’éthique biomédicale.

Comment parler des manipulations génétiques entre le mythe, le bénéfice attendu et l’éthique ? Certaines techniques dont le CRISPR-Cas9, suscitent le débat. N’est-ce pas l’occasion de faire le point sur les avancées de la génétique et de s’interroger sur une certaine vision qui consisterait à réduire la personnalité d’un individu à son génome ?

Un des questions évoquées est celle de la façon dont la modification des gênes agira sur l’être.

Nous savons mimer les conditions de la reproduction (les fameuses techniques de PMA), mais nous feignons d’ignorer les conséquences sur notre construction épigénétique (ce qui dans nos cellules ne relève pas directement de la génétique au sens strict) et psychologique d’un environnement vital si précoce in vitro, statique, dans du plastique.

Nous savons synthétiser bon nombre de molécules, de chromosomes et les manipuler (ladite « biologie synthétique »), mais nous ne comprenons toujours pas pourquoi la synthèse artificielle n’est pas équivalente au naturel. En fait, nous avons toujours besoin d’un écrin pour insérer l’information génétique, afin que le programme soit mis en marche, autrement dit qu’il naisse à la vie. 

En bref, nous comprenons beaucoup. Mais nous n’avons toujours aucune idée de ce qui met en vie, autrement dit comment la matière est vitalisée.

En conclusion, nos expérimentations sur les vies humaines (cellules souches embryonnaires, clonage, embryons considérés comme matériau de laboratoire) et nos interventions commerciales sur notre enveloppe humaine comme moyen de production (organes issus de clonage, gestation pour autrui) ne doivent-elles pas être soumises au principe de précaution ?

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